Si le BSN ne s'affiche pas correctement cliquez ici
pour voir cet e-mail dans votre navigateur
Syndicat des nappes Vistrenque et Costières, 1er septembre 2016
BSN n° 2016/7
 
 
 
Bulletin de situation des nappes
Situation au 1er septembre 2016
 et bilan de l'année hydrologique* 2015/2016
 
* période de 12 mois qui débute après le mois habituel des plus basses eaux. En france, elle débute généralement au mois de septembre

Le Sud du département du Gard a reçu durant l'année hydrologique 2015/2016 (du 1er septembre 2015 au 31 aout 2016), entre 400 et 600 mm de précipitations cumulées. Pour mémoire la moyenne est d'environ 750 mm de pluie par an dans le secteur de Nîmes. Ce cumul diminue en direction du littoral où il varie en moyenne entre 550 et 600 mm/an. Le cumul de précipitations est selon les secteurs de 10  à 30 % inférieur à la moyenne annuelle. L'extrême Nord-Est de la nappe de la Vistrenque a été le plus arrosé avec un cumul de précipitations proche de la moyenne. C'est le secteur aval des nappes de la Vistrenque et celui de Saint-Gilles qui sont les plus déficitaires.
 
Les épisodes pluvieux rencontrés cette année ont été multiples et de faible intensité (9,4 mm de cumul en moyenne). Seuls 10 épisodes montrent un cumul supérieur à 20 mm et un seul de plus de 70 mm (en octobre 2015). Source météo France.
 
Pour mémoire, l'année 2014/2015 particulièrement humide, a conduit à une recharge sigificative des nappes et les niveaux d'étiage 2015 étaient supérieurs à la moyenne. Les pluies de 2015/2016 quant à elles n'ont pas été suffisamment abondantes pour générer une réelle recharge des nappes notamment dans la partie aval. En amont la recharge reste limitée est centrée sur les mois d'octobre / novembre et dans une moindre mesure mars / avril. Aussi la différence entre basses eaux et hautes eaux est globalement faible par rapport à la  fluctuation moyenne du niveau des nappes.
Nappe de la Vistrenque
 
Dans le secteur central, au Mas Faget, le 1er septembre l'étiage** n'a pas encore été rompu par les pluies, le niveau poursuit donc sa baisse. En 2015, l'étiage s'était achevé le 23 août à la suite d'un orage. Le 1er septembre 2016, le niveau se situe 80 cm au dessous de celui enregistré à la même période en 2015, il est  inférieur aux moyennes inter-annuelles.

L'été 2014 compte parmi les années où le niveau de la nappe est descendu très bas. Il s'agit même du plus bas niveau enregistré sur ce forage depuis 1994. Seules 11 années (sur les 43 depuis lesquelles ce suivi a débuté et toutes antérieures à 1994) ont connu un étiage plus sévère. Le 1er septembre 2016, le niveau est supérieur de 22 cm par rapport à celui du 1er septembre 2014.

Le niveau du 1er septembre 2015 constitue le plus haut niveau de l'année hydrologique 2015/2016. En effet, la recharge de la nappe est quasi nulle sur l'année 2015/2016, les niveaux n'ont cessé de baisser suite à l'orage du 23 août 2015.
 
** L'étiage, en hydrologie, correspond statistiquement (sur plusieurs années) à la période de l’année où le niveau d'une nappe atteint son point le plus bas (basses eaux)
 
 
 
Vers Nîmes et Caissargues, le niveau poursuit sa baisse en août (- 20 cm). Il est inférieur de 1,20 m à celui enregistré le 1er septembre 2015. La situation est inférieure aux moyennes inter-annuelles.
 
Dans le secteur le plus aval, au sud du Cailar, le niveau poursuit sa lente baisse. Il est inférieur de 40 cm à celui du 1er septembre 2015, comparable à celui du 1er septembre 2014. La situation est inférieure aux moyennes-interannuelles.

Dans ce secteur, c'est en 1999, le 27/07 que l'étiage le plus sévère a été enregistré. Il était inférieur de 11 cm au niveau du 1er septembre 2016.
 
Sur l'année hydrologique, la différence entre le niveau du 1er septembre 2015 et les plus hautes eaux (le 28/02/2016)  est de 80 cm. Ce battement annuel est inférieur d'un mètre à celui du battement moyen*** sur ce piézométre représentatif du secteur aval.
 
 
 
*** battement: c'est la différence entre le niveau des plus hautes eaux et celui des plus basses eaux enregistrées sur une année
Le battement moyen est calculé en faisant la moyenne des battements annuels
Zones d'alimentation
Dans les zones d'alimentation des nappes la situation est hétérogène  :
- Dans le secteur nord à Courbessac en bordure des calcaires, l'absence de pluies significatives en août conduit à une baisse de 35 cm sur le mois. Inférieur de 1,7 m à celui du 1er septembre 2015, le niveau reste supérieur de 60 cm à celui du 1er septembre 2007. La situation est inférieure aux moyennes inter-annuelles.
 
Le niveau au 1er septembre 2016 est supérieur de 85 cm au niveau d'étiage le plus bas rencontré le 28/09/2007.

Dans ce secteur influencé par l'apport des calcaires des garrigues nîmoises, l'amplitude des variations du niveau de la nappe est plus élevée que dans le secteur central. La différence entre le niveau du 1er septembre 2015 et celui des plus hautes eaux (le 15/11/2015) est de 95 cm sur ce piézomètre. Ce battement annuel est inférieur de 3,4 m au battement moyen sur ce forage. Ce secteur enregistre donc une recharge limitée à l'automne 2015.
 
A Bezouce, le 1er septembre la situation est comparable, le niveau est inférieur à la normale.
 
- Dans le secteur de Vergèze, où les calcaires se remplissent et se vidangent rapidement, le déficit pluviométrique s'est fait particulièrement sentir. Les plus bas niveaux historiques sont atteints depuis le printemps sur ce forage. Le 1er septembre le niveau est inférieur de 35 cm à celui de l'étiage le plus sévère connu jusque là, le 03/08/2003. Le niveau est inférieur de 3,75 m à celui du 1er septembre 2015.  
 

Sur l'année hydrologique, l'écart entre le niveau du 1er septembre 2015 et celui des plus hautes eaux (le 5/11/2015) est de 55 cm sur le piézométre de Vergèze, soit près de 6 m de moins que le battement moyen. Les autres épisodes pluvieux de l'année ne contribuent pas à une réelle recharge de cette partie de l'aquifère des calcaires des garrigues.
 
A Uchaud, le niveau baisse également en août. Sur ce piézomètre également les minima historique ont été atteints le 1er juillet et le 1er août. La situation est toujours très inférieure aux normales le 1er septembre 2016.

- Sur la bordure Nord des Costières, à Garons, le niveau baisse en août (- 35 cm). Le niveau est inférieur de 1,7 m à celui du 1er septembre 2015, mais reste 20 cm au dessus de celui de 2014. La situation est inférieure aux moyennes inter-annuelles.
 
C'est en 2013, le 17/01, que les plus basses eaux ont été enregistrées sur ce forage, soit 1 m de moins que le niveau du 1er septrembre 2016.
 
L'écart entre le niveau du 1er septembre 2015 et les plus hautes eaux (le 5/11/2015) est de 40 cm sur le piézométre de Garons. Ce battement annuel est inférieur de 1,50 m au battement moyen. Sur ce secteur également la recharge reste très limitée durant l'année hydrologique 2015/2016.
Nappes des Costières
Dans le secteur de Bellegarde, le niveau reste sensiblement stable en août. Il est supérieur aux moyennes inter-annuelles et inférieur de 45 cm à celui du 1er septembre 2015.
 
Le niveau du 1er septembre 2015 correspond au niveau des plus hautes eaux sur ce forage,  depuis les niveaux n'ont cessé de baisser, traduisant l'absence de recharge sur ce secteur. (Pour mémoire, en 2014/2015 la nappe des Costières de Bellegarde a enregistré une recharge significative et le niveau du 1er septembre 2015 était supérieur aux normales).
 
 
 
 
Dans le secteur de Saint-Gilles, le suivi a débuté il y a seulement 11 ans. Le niveau  en août reste globalement stable. Cet été, le plus bas niveau connu sur ce forage est enregistré le 3 août (-0,16 m). Le 1er septembre le niveau reste toujours proche des minima historiques.
 
Le niveau du 1er septembre 2015 correspond à un niveau de hautes eaux sur ce forage compte tenu du degré de recharge de l'année 2014/2015 et des effets de l'orage du 23 août 2015. Aussi la différence entre le niveau du 1er septembre 2015 et celui des hautes eaux (le 10/11/2015) est seulement de 12 cm.
 
Depuis 2005 (date d'instauration du suivi), c'est la 5eme année que le niveau d'étiage est inférieur au niveau de la mer (- 16 cm).
 
Conclusion
Les précipitations de l'année hydrologique 2015/2016, inférieures aux normales, n'ont pas permis de générer une recharge significative des nappes. Cette faible recharge, à laquelle s'ajoute une fin de printemps et un été particulièrement secs, a engendré une baisse précoce des niveaux. C'est pourquoi le dispositif sécheresse a été activé début juin par le Préfet et les nappes mises en "vigilance" dès le 6 juin. Les mesures de limitation des usages de l'eau ont ensuite été renforcées durant l'éte.
 
L'étiage a été interrompu par les pluies de mi-septembre qui ont eu un effet bénéfique sur les nappes. Toutefois même apres cet épisode pluvieux les niveaux restent bas et d'autres pluies seront nécessaires pour assurer une recharge des nappes. L'usage économe de la ressource et les bonnes pratiques d'arrosage doivent donc être maintenus.
 
Carte de situation au 1er septembre 2016
Evolution du niveau dans le forage du Mas Faget en mètre NGF depuis janvier 2001
Syndicat des Nappes Vistrenque et Costières
184 rue des capitaines 30 600 VAUVERT
Tel 04 66 88 83 14